En résumé

Chez les patients atteints d’un cancer du sang, il y a un développement anormal des cellules sanguines ou des cellules qui composent la moelle osseuse. Aujourd’hui, plus de 50% des patients concernés sont des personnes âgées, tandis que les autres sont des enfants ou de jeunes adultes. Ils peuvent développer trois formes primaires de cancer du sang : myélome, lymphome ou leucémie. Le traitement de la maladie dépend du type de cancer, de son degré d’agressivité et de son stade d’évolution. Elle repose principalement sur la chimiothérapie, la radiothérapie, la greffe de cellules médullaires et les thérapies ciblées.

Définition du cancer du sang

Les cancers du sang, ou cancers hématologiques, sont également qualifiés d’hématopathies malignes. Alors que d’autres cancers apparaissent dans un organe, les cancers du sang prennent naissance dans la moelle osseuse. Ce dernier produit et renouvelle les cellules souches hématopoïétiques à l’origine de toutes les cellules sanguines, à savoir les globules rouges (transport d’oxygène), les globules blancs (défense de l’organisme) et les plaquettes (coagulation). Chez les patients atteints de cancer hématologique, une anomalie s’exprime à un certain stade de maturation de ces cellules souches. Généralement, plus il apparaît tôt dans le processus, plus le cancer est agressif. On connaît aujourd’hui trois grandes catégories de cancers du sang :

 

Leucémies: localisées dans la moelle osseuse et le sang, associées à une surproduction anormale de globules blancs; ce sont les cancers pédiatriques les plus fréquents. Il existe des leucémies tricholeucocytaires (rares), des leucémies aiguës, lymphoblastiques ou myéloblastiques et des leucémies chroniques, telles que la maladie de Waldenström, la leucémie lymphoïde chronique ou la leucémie myéloïde chronique ;

 

Lymphomes: 5ème des cancers les plus fréquents, ils concernent le système lymphatique, et les tumeurs sont localisées dans les ganglions. Il en existe deux formes primaires: les lymphomes de Hodgkin et les lymphomes non hodgkiniens (90% des lymphomes, y compris les lymphomes diffus à grandes cellules B, les lymphomes T, ou les lymphomes folliculaires) ;

 

Myélomes multiples (ou maladie de Kahler) : dans la moelle osseuse, ils sont formés par des plasmocytes malins.

Il est à noter que d’autres maladies de la moelle osseuse existent en dehors de ces trois catégories et sont considérées comme des cancers hématologiques. Il s’agit essentiellement des syndromes myéloprolifératifs (dont la maladie de Vaquez et la thrombocytémie, liés à des mutations qui bloquent la bonne production des cellules souches sanguines dans la moelle osseuse) et des néoplasmes myéloprolifératifs, qui impliquent une production excessive de cellules sanguines. L’évolution de la maladie, le pronostic, les symptômes et les traitements varient considérablement selon le type de cancer du sang et le patient.

Symptômes du cancer du sang

Il existe une variabilité importante dans les cancers du sang. Les symptômes peuvent différer sensiblement d’un patient à l’autre. Parfois les signes cliniques sont très prononcés, alors que chez certaines personnes, ils passent inaperçus et sont moins sévères (perte d’appétit, fatigue générale, etc.). Chez les patients atteints de leucémie aiguë, les signes cliniques se manifestent brutalement, parfois en quelques jours. On remarque le plus souvent : anémie (diminution des globules rouges dans le sang), pâleur, fatigue, rythme cardiaque rapide, essoufflement, saignement (gencives, nez) lié à une thrombocytopénie (diminution des plaquettes), hématomes inexpliqués et leucopénie ) diminution des cellules sanguines dans le sang) associée à un risque accru d’infection.

D’autres signes moins fréquents peuvent se manifester : augmentation de la taille des ganglions, de la rate ou du foie (symptômes le plus souvent indolores), gencives enflées et douloureuses, lésions cutanées mineures (leucémides). Chez les patients atteints de leucémie chronique, la maladie reste longtemps silencieuse et asymptomatique. Elle peut être découverte par hasard lors d’une prise de sang de routine (les patients ont un taux anormalement élevé de lymphocytes). Les patients souffrant de lymphomes peuvent présenter : de la fièvre, des démangeaisons, des sueurs nocturnes, une fatigue inexpliquée, des ganglions lymphatiques enflés ou une toux persistante. Enfin, les myélomes impliquent essentiellement une fragilisation importante des os et un risque important de fractures.

Les causes du cancer du sang

Il existe une grande diversité dans les cancers du sang. Chacun a des facteurs de risque différents et est plus ou moins connu. Les facteurs mis en évidence par la recherche sont multiples :

l’âge : par exemple, si la leucémie peut survenir à tout âge, c’est le premier cancer de l’enfant. De plus, les cancers du sang touchent plus de 50 % des cas chez les personnes âgées ;

sexe ;

l’origine ethnique ;

la surcharge pondérale ;

le tabagisme : La consommation de tabac augmente les risques de cancers, en particulier les cancers du sang ;

Les prédispositions génétiques et antécédents familiaux (avec ou sans gène clairement identifié) : c’est le cas de plusieurs types de cancer du sang, et notamment de la leucémie myéloïde chronique, qui implique le chromosome de Philadelphie ;

l’exposition à certaines substances : le benzène et les rayonnements ionisants sont impliqués dans les leucémies, tandis que les lymphomes non hodgkiniens sont fréquents chez les agriculteurs régulièrement exposés aux produits phytosanitaires ;

le contact avec certains virus : par exemple, le virus Epstein-Barr ou l’hépatite C ;

un antécédent de cancer : qui a nécessité une chimiothérapie ou une radiothérapie ;

un système immunitaire affaibli : par un traitement immunosuppresseur, une infection par le VIH, ou une pathologie liée à l’immunité.

Cancer du Sang : Quand Consulter ?

Certains cancers du sang s’installent progressivement et restent longtemps sans se manifester. Les patients ne présentent aucun symptôme significatif et découvrent leur pathologie par hasard lors d’une prise de sang pour une toute autre raison. Chez d’autres patients, les signes ne sont pas spécifiques et ne sont pas particulièrement indicateurs (perte d’appétit, fatigue, lésions cutanées mineures, etc.). Mais comme pour tout cancer, le succès du traitement repose essentiellement sur la précocité du diagnostic. Les personnes qui, dans le cadre de leur profession, entrent en contact avec des substances à risque (pesticides, benzène, rayonnements ionisants, etc.) doivent effectuer des contrôles réguliers. Plus généralement, des symptômes spécifiques doivent inciter à consulter un médecin : fièvre inexpliquée, anémie, pâleur, essoufflement anormal, fractures ou infections à répétition, ganglions anormalement gros, etc.

Examens et diagnostics du cancer du sang

Chaque forme de cancer du sang a ses symptômes et sa voie diagnostique. Dans le cas de la leucémie, le diagnostic repose initialement sur le test sanguin, selon la Fondation pour la recherche sur le cancer. Les médecins peuvent suspecter ce cancer en cas de NFS anormal (numération sanguine) et de taux excessifs de globules blancs. En cas de doute, le patient est orienté vers un centre d’hématologie spécialisé pour confirmer le diagnostic via un myélogramme. Cet examen douloureux est indispensable pour poser un diagnostic fiable de leucémie aiguë. Elle consiste à prélever un échantillon de moelle osseuse sous anesthésie locale par ponction dans l’os pelvien ou le sternum. Une fois le diagnostic confirmé, les médecins peuvent réaliser d’autres examens complémentaires (comme l’étude des chromosomes au niveau des cellules anormales) pour l’affiner et choisir un traitement adapté.

Les leucémies chroniques sont diagnostiquées grâce au NFS, associé à un examen clinique et à un immunophénotypage des cellules. Ce dernier est nécessaire pour déterminer le stade d’évolution du cancer (stade A, B ou C). Outre la prise de sang et le myélogramme, le diagnostic des autres cancers du sang peut impliquer plusieurs autres examens :

Caryotype des cellules : en cas de leucémie myéloïde chronique, pour mettre en évidence la présence du chromosome de Philadelphie ;

élimination des tissus des nodules.

Traitement du cancer du sang

Une fois le diagnostic de cancer du sang posé et affiné, les médecins peuvent élaborer une stratégie de traitement adaptée, en fonction du patient, du type de cancer, de son niveau d’agressivité ou de son évolution. Les soins liés aux cancers du sang peuvent concerner :

Chimiothérapie : la destruction des cellules anormales ;

Thérapies ciblées, seules ou associées à d’autres traitements : traitements ciblant les cellules cancéreuses et bloquant leur prolifération, particulièrement adaptés aux lymphomes et aux formes de leucémie ;

Une greffe de cellules sanguines ou de moelle osseuse : destruction de toutes les cellules anormales de la moelle osseuse par chimiothérapie, puis remplacement par des cellules saines (provenant d’un donneur par allogreffe ou du patient par autogreffe) ;

Radiothérapie : utilisation de rayonnements ionisants qui attaquent les cellules anormales ;

Un traitement par les cellules CAR-T (Chimeric antigenic receptor T) : une forme innovante d’immunothérapie basée sur des cellules autologues génétiquement manipulées utilisées pour traiter certains lymphomes et certaines leucémies.

Comment prévenir le cancer du sang ?

À ce jour, il n’existe aucune méthode de dépistage du cancer du sang. Par ailleurs, de nombreux facteurs de risque restent mal connus ou incontrôlables. Idéalement, il est recommandé d’éviter l’exposition à certaines substances nocives, comme les pesticides ou le benzène. Les professionnels qui y sont exposés doivent veiller à respecter scrupuleusement les consignes de sécurité et d’hygiène. Plus généralement, adopter une hygiène de vie saine basée sur une bonne alimentation et arrêter de fumer est primordial.

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